L’intelligence des processus auto-organisationnels, que le projet de recherche Learning from Lagos (Nigéria) de Rem Koolhaas révèle et médiatise en 2000, marque un tournant décisif dans la compréhension des phénomènes structurants de la ville. S’infiltrant dans les nœuds infrastructurels autoroutiers, leur caractère multiprogrammatique (lié au transport, à l’habitation, la vente de marchandises, le stockage, etc.) révèle le potentiel d’espaces interstitiels, alors peu considérés par les aménageurs. La liberté d’action des individus, à l’origine de l’aménagement de ces espaces, se réfère ainsi aux Supersurfaces imaginées par les architectes italiens Archizoom Associati, où le sol infrastructuré, en répondant aux besoins élémentaires de l’homme (confort thermique, électricité, eau, etc.), favorisait l’initiative collective. 
L’agence SuperTropic Architecture est ainsi convaincue que l’intégration des processus bottom-up dans l’élaboration des projets de la ville, représente une démarche innovante indispensable à la redéfinition de la pratique architecturale. La compréhension des logiques informelles existantes, basée sur l’observation et l’analyse des pratiques quotidiennes des usagers, peut ainsi être à l’origine de nombreuses solutions à bas coût, durables et effectives – en termes d’organisation spatiale, de gestion des flux des biens et des personnes, de logistique interne, d’accessibilité (piétonne, cyclable, motorisé, etc.), ou encore, de mobilier –, maximisant les bénéfices à la population locale.
Basé sur des principes de collaboration et de co-création (entre architectes, usagers et spécialistes), la mise en place d’un projet participatif et intégré apparait être une condition inhérente à l’acceptation sociale de tout projet.
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